• Épisode 14 -  La pomme, comme pour Adam et Eve, c’n’est pas bon !

    Parler pour ne rien dire ! Marcher pour ne pas avancer
    Vaut mieux se taire et rester assis
    Raymond Souplex
        

    Où la reine déguisée en Gisèle des vamps pourrait bien être la grande faucheuse.    
    Ce jour-là, descendue dans son labo, la reine fricota un poison mastar à base de venin d’aspic. Elle avait fait installer un vivarium où elle élevait des serpents. Au début elle avait choisi des vipères de race lubriques, mais leur venin ne tuait pas et provoquait des effets secondaires sur les drôlesses, du genre accélération de la libido, un peu comme le viagra chez les michtons.

    Y n’faut pas que je renouvèle l’erreur commise sur Lady Chatterley. Je croyais la tuer, mais le poison l’avait rendue foldingue du sexe et elle m’avait même piqué mon amant, Marcel le garde-chasse ! Pensa-t-elle.

    Du depuis cet incident, elle avait cherché de nouvelles formules dans ses grimoires jusqu’au jour où en visionnant le film « Cléopâtre » de Franc Roddam, avec Timothy Dalton (Jules César), Billy Zane (Marc-Antoine) Rupert Graves (Antoine/Auguste) et Leonor Varela (la reine d’Egypte), elle s’était délectée en visionnant le suicide de la reine qui mourait d’une piqure d’aspic. Elle avait donc viré les vipères pour les remplacer par des aspics égyptiens qu’elle faisait venir du Caire.
    Si avec ça je rate mon coup, je rentre au couvent, se dit-elle.

    Elle inocule le poison à l’aide d’une piquouze dans un quartier de pomme « royal gala », bien sûr. De sa malle à défroques, elle se travestit en ‘’Gisèle’’ la Vamp Dominique de Lacoste qui disait dans un sketch avec Lucienne: « La mort ??? Ah non !!! Je n'y pense jamais, ou alors je pense à celle des autres, c'est plus gai. »

    Rappelons que son labo donne sur une rivière qui lui permet de quitter en loucedé le palais pour aller espionner ses sujets dans une taverne du patelin. Malheur au blaireau de l’opposition qui après avoir jeté de la grêle sur elle, se retrouvait entôlé dans une oubliette sans piger qui l’avait balancé ! Et donc le lendemain à l’aube, elle s’enquille par ce passage puis se dirige vers la turne des Nains. Planquée à proximité, elle sort de son sac Hermès, un thermos de caoua bien chaud. Elle s’en mouille la meule, d’une tasse pleine avec deux sucrettes. Lorsque l’alarme de son portable se déclenche vers les dix plombes, elle s’en va toquer à la lourde du gourbi.

    Blanche Neige se rend à la fenêtre et bonnit que par sécurité, elle ne délourde pas. La Reine, opine du bonnet et jacte qu’avec tous ces loubars et traîne-patins faut faire gaffe pour pas finir entubé. Pendant que les deux frangines se tapent la converse, la fausse Gisèle sort de son sac Hermès la pomme royal gala qu’elle partage en deux, croquant la première moitié. Elle tend la partie empoisonnée à Blanche Neige qui l’accepte sans méfiance et prend son opinel dans son sac Vuitton pour éplucher le fruit.

    L’Orpheline cuisine alors la Gisèle sur le pourquoi du comment, elle trimbale sa viande dans le coinstaud. Gisèle rencarde qu’elle était une tantine de Charles Ingalls.

    « Ca fait bien cinq piges que je n’ai pas pété la miaille de mon neveu, de sa fenotte et des trois pisseuses. Je me suis donc remué le lard pour rabouler ici et leur faire une petite surprise. Mais Toi ma chouquette, que glandouilles-tu dans ce bled ? »

    Blanche Neige (sur les conseils de ses nouveaux amis) dégoise qu’elle bosse comme stagiaire de Diamondsland à Anvers, capitale mondiale du commerce de diamants. - Mes potes, les rase-bitume, extraient de leur mine des pierres de haute qualité. J’ai pour mission d’en négocier l’achat. Elle poursuit son baratin sans croquer le fruit, ce qui commence à gonfler la mauvaise.

    Épisode 14 -  La pomme, comme pour Adam et Eve, c’n’est pas bon !On va pas y passer le réveillon, faut qu’elle arrête de bavocher, pense-t-elle. Excellente cette pomme, dit-elle en croquant un quartier ! Sur ce, Blanche Neige coupe un morceau de royal gala et se l’enfile d’un trait. Elle en a aussitôt la sifflette coupée, bat l’air de ses bras et s’abouse sur le plancher. La Reine qui a amené un rossignol offert par Fantômas, force la porte d’entrée, se précipite vers sa bru et pour ne pas se faire blouser une seconde fois, vérifie que la môme a bien dépoté son géranium.
    Le pouls ne bat plus, la flamme d’une allumette devant ses lèvres ne vacille pas et elle lui croque un doigt de pied. Dans les autrefois, lors du constat de décès, les carabins se faisaient accompagner de celui qui était chargé de l’inhumation. Celui-ci croquait un orteil et si le corps ne tressaillait pas le décès était confirmé. C’est l’origine du vocable croque-mort. Blanche Neige n’ayant réagi à aucun des trois tests, la Reine confiante se renquille au palais dans un ricanement sinistre.

    Fin de l’épisode ! Ou de l’histoire ! A suivre...Peut-être...

    Que peut-on rajouter ?
    Réponse A : On ferme le bouquin, on plie les cannes et on allume la téloche pour zieuter le journal de vingt plombes. C’est plus gai. Quoi que…avec les infos ! Réponse B : Si on veut que les amerloques rachètent le scénario, on fait intervenir Bruce Willis qui après avoir piqué l’antidote au docteur Frankenstein, ranime la minette qui n’était autre que la fille cachée de Walt Disney
    Réponse C
     : Les rois mages ayant vu dans le ciel l’étoile annonciatrice du décès de la princesse, ils convoquent les chevaliers de la table ronde pour partir rechercher le saint Graal capable de faire revivre Blanche Neige.
    Réponse D : Si vous croyez que je vais laisser l’histoire se finir en eau de boudin, c’est faire un mésusage de votre capacité à positiver. Essayez donc d’imaginer ce qui va suivre !

     Glossaire
    Fricoter
    c’est ici se livrer à une activité coupable. S’emploie aussi pour faire bombance, avoir des relations sexuelles, gaspiller, et faire des manigances. C’est un des rares mots d’argot qui a autant d’acceptions différentes.
    En loucedé ou lousdé,loucedoc, lousdoc -  en douce, discrètement en catimini, mais ce n’est pas du louchebem, l’argot des bouchers lyonnais et parisien, c’est du largonji un code utilisé par certains professionnels au XIXème siècle et dont quelques mots ont été perpétués par les « mauvais garçons ».
    Jeter de la grêle c’est médire, par opposition à jeter de la pommade qui est flatter, mais le résultat est pareil, c’est de la moquerie.
    S’enquiller, s’introduire, pénétrer dans un lieu, sur une route, un endroit balisé. Autrefois enquiller signifiait cacher entre les cuisses un objet volé à la détourne. Quille c’est la jambe.
    Entuber c’est tromper escroquer ; à l’origine c’était sodomiser sans connotation péjorative. Aujourd’hui le terme est galvaudé et remplacé par enculer qui reste plus injurieux.
    Traîne-patins c’est un miséreux, un vagabond, mais toujours louche à l’inverse du clochard volontaire ou du Sdf involontaire.
    Trimbaler sa viande c’est se promener nonchalamment ou marcher avec difficulté. Péter la miaille, expression lyonnaise pour se faire la bise.
    Glandouiller c’est en principe perdre son temps où se trouver dans un trou perdu ; le terme s’utilise donc pour comprendre la situation d’une personne qui ne semble pas à sa place.
    Se remuer le lard c’est se décider à agir en se déplaçant.
    S’abouser, belle métaphore lyonnaise pour signifier qu’on tombe en s’écrasant comme une bouse de vache.
    Blouser, duper, tromper. Se faire blouser, c’est se faire avoir.
    Dépoter son géranium  encore une façon de mourir.
    Finir en eau de boudin, se dégrader, mal finir.


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