• BVGDVNVM - 6ème épisode - les boules

         Fabulix répondit : 

         - Ce sont des gonn qui jouent à leur jeu traditionnel !

          Sur un espace de terre battue un rectangle était tracé, d’une longueur de 36 pas sur 5 de large. Sur la longueur et de chaque côté 3 espaces symétriques de 1, 3, et 6 pas étaient délimités, laissant un espace central neutre de 16 pas où les joueurs ne devaient pas pénétrer. BVGDVNVM - 6ème épisode - les boules

    Sachant qu’un pas fait environ 0.75m, je vous laisse calculer et vous vous apercevrez que nous ne sommes pas loin des dimensions de l’actuel clos lyonnais.

    On va tout de même pas chipoter et se mettre un coup de boule pour quelques centimètres additionnels.

         Deux équipes de quatre Ségusiaves s’opposaient avec pour chacune, deux pointeurs et deux tireurs. Le premier joueur, lança un p’tit, une boule de bois de deux digitus ou doigts (37mm) qui devait se placer dans la zone des 6 pas. Chaque joueur disposant de deux sphères en bois, ferrées par des clous, l’équipe gagnante sera celle qui, avec ses sphères se rapprochera le plus près du p’tit en ayant marquant onze points. 

         Je vous y dis pas la totalité des règles, pour pas trop vous cigroler l’entendement, mais ce jeu qui est arrivé en Gaule par les Phéniciens s’est bien implanté par chez nous ; dans les autrefois, il s’appelait « la grosse boule » et il est devenu « la longue ou la lyonnaise».  

        

         Tout le long de la partie, Munatius entendait des exclamations comme bib’, kelkaro, balme, brochet… que Tartempio s’empressait d’expliciter quand, à la fin de la partie, l’équipe gagnante entraîna joyeusement leurs adversaires vers la paroi d’une cabane en criant :BVGDVNVM - 6ème épisode - les boules

         - bique Lafanni !

     

         Le proconsul areluqua les perdants qui, se mettant à genoux, embrassèrent les planches vermoulues d’une vieille porte. Plancus les avait suivis et sur la porte, il distingua, dessinés avec un fragment de brique, deux demi-cercles verticaux et tangents, une grossière effigie qui semblait figurer deux énormes joues.    

    - Elle n’a pas de nez, ni d’yeux leur idole, dit-il. Adoreraient-ils la Lune ?

     

         Tartempio, secoué par un énorme rire, expliqua à son maître qui était Lafanni et celui-ci, riant à son tour déclara :  

         - (en VO) - Veni, vidi coquinus Ségusiaves poilagratus ultra mus Gaulois !

            (en VF) Arrivé dans cette bourgade accueillante, je témoigne que vivent ici de très joyeux Ségusiaves plus gaulois que les Gaulois !

        

         La petite troupe retraversa l’Arar et remonta jusqu’au camp de Bugndunum. Les légionnaires étaient à pied d’œuvre et mouillaient la tunique autant que les esclaves, prisonniers de guerre, qu’ils encadraient. Les vainqueurs d’aujourd’hui peuvent être les vaincus de demain, alors entre soldats, régnait une sorte de respect réciproque. Déjà on pouvait areluquer les premières fortifications qui s’élevaient du sol en suivant le tracé initial de la charrue.

     

         Les seules embièrnes (ennuis; difficultés) rencontrées, étaient liées au faible approvisionnement en eau. Les ressources aquifères du plateau se limitaient à quelques puits et sources situés entre Choulans et Pierre-Scize. Je précise pour les ceusses que sont pas de chez nous, qu’il s’agit du trajet serpentant le long de la rive droite de la Saône depuis quelques kilomètres au nord de Condate (entre Vaise et la place des Terreaux) jusqu'à la Quarantaine (sortie sud du tunnel de Fourvière).    Ce manque d’eau faisait regret et pour de vrai, ça faisait pas la rue MichelAh ouatt ! (mais bon) Plancus qu’était pas rien un caquenanot s’était entouré des meilleurs architectes et ingénieurs qui lui avaient assuré qu’un bon réseau d’aqueducs pallieraient à ce sac d’embrouilles. Il était d’ailleurs attendu pour la pose de la première pierre de l’ouvrage qui deviendra le premier aqueduc, celui des Mont d’Or.

      

         Il se rendit dans le quartier des Minimes où seront construits le théâtre antique et les thermes, pratiqua l’ablution rituelle en se lavant les mains pour s’en remettre aux dieux, tandis que deux esclaves, deux colosses de Rhodes, posaient un énorme pavé sur un lit de mortier. Il posa son laridet (index) sur la pierre en prononçant la formule :

        -  Déus magna flotibus calmos souâf aque baindfessu ! Merci oh ! dieux d’apporter ici l’eau bienfaisante qui apaisera notre besoin légitime de nous abreuver et alimentera les thermes pour que nous fassions trempette.

       

    A suivre…

     

    Glossaire:

         cigroler l’entendement : prendre la tête, la secouer dans tous les sens.

     

         bib’, kelkaro, balme, brochet :

        bib' ou biberon - la boule est venue s'appuyer contre le p'tit ou but ou cochonnet  -  kelkaro - le tireur a touché la boule adverse la mettant hors jeux et se mettant à sa place - balme c'est une petite déclivité du terrain pas toujours très plat - brochet c'est l'inverse du carreau sec; le tireur a placé sa boule avec un écart important par rapport à l'objectif visé.

     

         mouillaient la tunique : expression argotique romaine qui deviendra, mouiller la chemise, bosser, arracher son copeau, suer le burnous, trimer, en mettre une secousse. Vous l'avez compris, c'est travailler durement. 

     

         faisait regret, faisait pas la rue Michel : fait regret, c'est ennuyeux, ça fait pas la rue Michel, c'est insuffisant, ça ne fait pas le compte car faire la rue Michel, c'était une expression des conducteurs de fiacre qui déposant leur client rue Michel Lecomte à Paris et vérifiant que la somme versée correspondait bien à la course disaient en guise d'acquit, ça fait la rue Michel !

     

         caquenanot : quelqu'un de pas dégourdit, benêt ; être pas rien un caquenano, c'est ne pas être un caquenano puisque rien est employé ici dans son premier sens qui signifie quelque chose. Rappelez-vous Raymond Devos: deux fois rien, c'est pas grand chose, mais avec trois fois rien, on peut déjà acheter quelque chose...  


  • Commentaires

    2
    ginie la pie
    Dimanche 24 Février 2013 à 20:58

    Bonsoir pipa, qu'est ce qu'y z'ont tous y z' hibernent. Faut dire qu'avec la neige qu'on a moi aussi j'aimerai bien hiberner. Et bien je suis aussi la DEUZE, c'est trop fort c'est bien la première fois de ma vie que je suis bien classée héhé. Les vacances commencent et juju est trop contente son frère au centre de loisirs et sa mère au boulot elle va bien être tranquille; Moi j'vais galérer avec ma voiture à plume en plus j'embarque ma collègue qui a la pétoche avec les chutes de neige. Bon allez je file on va regarder moi moche et méchant et personne ne dis de méchancetise ou de blague carambar  sur moi hein quand j'ai le dos tourné.........FLAP FLAP FLAP

    1
    ginie la pie
    Dimanche 17 Février 2013 à 18:28

    Youpiiiiiiiiiiiii !!! j'suis encore la première tralalalère. Avec mes ailes j'ai dépassée tout le monde. Dis pipa t'aurai pas une serpillère j'vais tout dégueulasser. Si les z'autres y z'ont pas d'eau moi j'veux bien leur en donner...enfin de la neige parce que quand ça fond eh bien....quoi  ?!? tais toi!! ah bah j'suis pas sencé savoir qu'on sait qu'ça fond la neige ceusses du sud y savent pas hé !! J'suis pas un oiseau des neiges moi !! je suis pas comme sucra d'ailleurs qui c'est qu'a dit que les pies elles sont BAVARDES hein sucra sisi t'as pas dis mais c'est tout comme. j''fait que des petits messages MOA. ça dépasse pas la dizaine de lignes et vous z'allez voir. Et zouzou elle est où? elle a oublié son parapluie chez toi avec ce temps c'était pas bien le moment. Bon j'men vais lui ramener faudrait pas qu'elle prenne froid notre zouzou!! gros bisous mon pipa je reviendrai à tanti non à taton non à tantôt fouillas avec tes mots là je m'enberlifiquecotte la langue moi. flûte je crois que je suis à 10 lignes bon je reviens plus tard bonne soirée pipa........... flap flap flap

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