• BUGDVNVM - 7ème épisode - le messager

          Nom d’un rat ! Je vous y avais pas dit, mais Plancus s’appelait en fait Lucius Munatius ; il était le fils, petit-fils et arrière-petit-fils d’une lignée de Lucius, tous sénateurs ou alors patriciens. Plancus fut rajouté comme qualificatif lorsqu’il était minot, parce qu’il avait les pieds plats (plancus est la contraction de pedis planus en latin).

         Nous savons tous qu’Il est courant de personnaliser les individus d’après leurs caractéristiques marquantes comme par exemple : Jean le Bon, Charles le Téméraire, Jeanne la Pucelle, Lulu la Nantaise, Jo le Trembleur, le roi Soleil, Nicolas le petit pou nerveux, François le Normal ou encore Fabulyon… et la liste est longue. En fait, ce sont des sots-briquets qui finissent par supplanter l’appellation conventionnelle et notre proconsul dont la difformité plantaire n’avait pas empêché qu’il fisse son petit bonhomme de chemin en gravitant dans les plus hautes sphères de la « République », n’en éprouvait aucune gène.

     

          En cette année 711 de Rome, nous étions dans la dernière ligne droite de la république fondée en l’an 245 lorsque Tarquin le Superbe, un Tyran, un marque-mal qui ne respectait pas les directives du sénat fut chassé. BUGDVNVM - 7ème épisode - le messagerLa monarchie constitutionnelle devint donc une république de type oligarchique c’est-à-dire sous la souveraineté d’un petit groupe de personnes appartenant à une classe restreinte et privilégiée. Certes, entre la monarchie, l’empire, la dictature c’est blanc bonnet et bonnet de coton tandis que nous avons la chance de vivre en démocratie. Les ceusses qui nous gouvernent sont élus par le   peuple tout comme les parlementaires. Quelques chicaneurs gongonnent en déclarant qu’au jour d’aujourd’hui, les politiques s’apparentent bien à une classe restreinte et privilégiée (avantages fiscaux, cumul des mandats…) et que nous vivons dans un régime de trompe-couyons. Que nenni ! La différence est énorme.  Dans les autrefois, pour changer de dirigeant, il fallait des complots, des assassinats, des révoltes, maintenant c’est le peuple qui décide de l’alternance par son vote, même si dans les semaines qui suivent il s’aperçoit, qu’il s’est encore fait rouler dans la farine. Mais revenons à nos moutons d’antan. 

     

         Rappelez-vous que notre ami Plancus avait officié aux cérémonies de libations en l’honneur des dieux pour la fondation de Bugndunum. Il exerçait alors ses fonctions d’épulon c’est-à-dire de prêtre présidant aux festins donnés en l’honneur des dieux. Dites-donc mes mamis, je serai bien entré moi aussi au Grand-Séminaire pour obtenir cette charge et me caler l’embuni à chaque inauguration de chrysanthèmes car, si nous ne faisons plus de sacrifices aux divinités, la coutume de terminer les manifestations officielles par un mâchon reste d’actualité. Et donc, comme de bien s’accorde, après le lancement du projet de construction du premier aqueduc, tout le monde était allé festoyer. Munatius qui était ami de Cicéron savait discourir et n’hésitait pas à monter sur le tabagnon pour amuser la galerie de ses savoureux patrigots. Il avait aussi un bon coup de fourchette et en fin de repas, alors qu’il savourait un claqueret, un messager fut annoncé.

     

         - Que l’on s’occupe de son cheval et qu’il se restaure !déclara le proconsul qui termina son repas et se rendit dans sa tente pour recevoir l’envoyé de Rome. 

     

        BUGDVNVM - 7ème épisode - le messager L’estafette se présenta très rapidement et lui remis le message du propréteur Octave. Le message était bien sûr codé selon le carré de Polybe basé sur la substitution monoalphabétique et fut rapidement déchiffré par Plancus qui possédait la grille adéquate. Octave le remerciait pour avoir pleinement remplit sa mission ; il lui demandait de rentrer à Rome entre les nones et les ides de novembre et de le rejoindre dès son arrivée.

         - Quid ergo lézardum ? (que peut-il bien me vouloir) se demanda le proconsul.

     

    A suivre

     

    Glossaire

      

         marque-mal: c'est quelqu'un de malhonnête et patibulaire du genre gibier de potence.

        

         gongonner: rouspéter, faire des reproches

     

         se caler l'embuni: se remplir l'estomac, bien manger

     

         mâchon: petit en-cas servi entre 8h et 10h du matin. En instaurant le premier mâchon de la société des amis de guignol le 24 février 1914, qui du depuis, perdure  chaque année, le mâchon est devenu synonyme de banquet.

     

         tabagnon - patrigot : voir le 2ème épisode

     

         claqueret : fromage blanc battu

     

         propréteur : c'est la charge de gouverneur de province, grade élevé dans la hiérarchie romaine.

     

         entre les nonnes et les ides : pour les mois de 31 jours il s'agissait de la période entre le 7 et le 15 du mois. pour le mois de novembre de 30 jours, c'est entre le 5 et le 13.

     


  • Commentaires

    2
    ginie la pie
    Vendredi 1er Mars 2013 à 19:52

    Attention je te fais un message codé au rectangle de ginie.........CRI CRI GLOUPS GLOUPS HOE HOE XSI SXI 12345678910.

    Alors pipa t'as décodé !!!!! ouiais j'sais plus quoi inventé pour faire mon intéressante. Moi mon surnom aurait été ginie la pie-plète héhé. Bon cette semaine j'ai fais l'anniversaire de mon dernier enfin 11 ans quand même ça passe....... je me suis foulée pour les desserts s'aurait fait un bon machon de 16h30  : gâteau au chocolat, mousse au chocolat et crème chantilly parfumé au caramel et beurre salé. Que du bien consistant me direz vous mais c'est l'ptit qui m'a demandé ça j'ai pas eu le coeur à dire non même si j'ai failli raté la mousse au chocolat, et que j'ai fai partir de la crème chantilly sur les murs en me plantant de sens........Au moins ça a fait rire les enfants...... Bon aujourd'hui je serai pas preums mais tant pis pisque sur le dernier j'étais preumse et deuze à la fois héhé....bises mon pipa...........flap flap flap

    1
    Jeudi 28 Février 2013 à 14:30
    cheyenne41

    Tes histoires ont  toujours aussi passionnantes et  tu n'a rien perdu de ta verve! reçu ce jour ton mail avec les histoires de serpents, j'étais pliée  de rigolade ...je vois d'ici les serpents shootés au doliprane et j'ai raconté ça à mon toubib tout à l'heure, qui m'en prescrivait pour des douleurs  d'arthrose : je lui ai dit que j'étais pas un sepent à sonnettes- donc il a eut l'air du mec qui doute de mes facultés mentales, du coup,j'ai été obligée de l'affranchir, mais en fait je crois que ça ne l'a pas rassuré... j'ai quitté le cabinet  et enfourché ma Harley, il me ziotais par la fenêtre d'un air dubitatif ... -


    S'il me fait enfermer, ça sera de ta faute!!

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