• 28e épisode - Sévère Alexandre un cogne-mou

     

    Depuis novembre, mon site www.fabulgone.com est en ligne. Il reprend l'intégral des épisodes de la fiction historique de ce blog qui poursuit son chemin pour ne pas perturber les habitués avec ci-dessous le 28e épisode

    Alexanius élevé par sa mère Mamamea et sa grand-mère Maesa n’a que quatorze ans lorsqu’il est nommé Auguste par le Sénat. Il devient empereur le onze mars 222 et comme ses prédécesseurs, il est crédité d’un cuchon de dénominations ce qui lui confère le nom à rallonge suivant : Imperator Caesar Marcus Aurelius Severus Alexander Plus Felix Augustus Percicius Maximus.  Pas étonnant que les scribes en charge de graver l’histoire sur le marbre avec les noms des empereurs, finissent tous en maladie professionnelle pour dépression et surmenage des boyaux du cerveau.

    Pour son entourage et officiellement, il est appelé Sévère Alexandre. Comme de bien s’accorde pour compenser les turpitudes de Caracalla il est paré de toutes les qualités et considéré comme un homme bon et aimable, ce que les historiens et notamment Hérodias, plus réservé qualifie de faiblesse et de manque d’autorité.

    Sa première mesure consiste à remettre en application le culte impérial, renvoyant à Emèse la pierre noire du culte solaire que les romains réprouvaient ; il s’agissait en fait de calmer le jeu. Il redonne au Sénat ses prérogatives et un rôle plus important en instaurant un conseil de régence de douze membres et nomme Ulpien le favori de Maesa commandant de la Garde impériale. Vous avez bien compris car vous n’êtes pas des marque-mal que la mémé d’Alexanius détient ainsi tous les leviers du pouvoir, un peu comme la Marie de Médicis la veuve d’Henri IV qui régna à la place de Louis XIII. Mais elle n’a pas eu le temps d’en profiter, car la sorcière aux dents vertes et la grande faucheuse envoyèrent Maesa chiquer les pissenlits par la racine en 223. Résultat des courses, les prétoriens se révoltent et trucident Ulpien sous les quinquets horrifiés de l’empereur qu’ils laissent en vie le jugeant inoffensif. L’Armée reprend le dessus et Sévère Alexandre entreprend une grande politique d’urbanisation ; on lui doit notamment les thermes du Champs de mars.

    Et voilà t’y pas que les bruits de bottes s’amplifient  en Orient. Les Perses sassanides qui ont refait leur unité sous la conduite du roi Ardachir 1er pillent la Mésopotamie en 227 et la Cappadoce en 231. L’empereur à la tête d’une armée considérable fait campagne pour remettre de l’ordre dans le chantier, mais son irrésolution conduit à des succès mitigés et à quelques révoltes sporadiques de ses troupes. Il rentre à Rome et organise des Jeux persiques qui ne parviennent pas à restaurer sa popularité en effaçant l’ardoise de sa couardise. Si les sondages d’opinion avaient existé, il aurait été dans le rouge d’autant qu’après avoir été sous la coupe de sa grand-mère, il tombe sous celle de sa maternelle qui le suit de partout.

    En 234, il se rend cette fois à Mogontiacum, nom latin d’origine celtique de Mayence, fondée par Nero Claudius Drusus en 13 av. J.C. et capitale de la Germanie. Il s’agissait de repousser les Alamans, mais toujours aussi timoré, il hésite et au lieu d’aller à la castagne, envisage d’acheter la paix. C’en est trop, c’est la goutte d’eau qui met le feu aux poudres, l’étincelle qui fait déborder le vase et le 18 mars 235 les légionnaires le zigouille sous sa tente ; pour faire bonne mesure ils ferment le parapluie de Mamamea l’envoyant rejoindre son fiston au royaume des sacs d’os.

    C’en est fini de la dynastie des Sévère qui s’achève comme elle a débuté, par un coup d’Etat. En proclamant Maximin, l’un des siens, l’Armée prend conscience de sa force et va jouer un rôle de premier plan dans la période qui s’ouvre devant elle.

    Mais ceci est une autre histoire…

    Voici tout de même une anecdote qui redore un peu le blason de l'empereur

    Au début de son règne, Sévère Alexandre eut à arbitrer un conflit qui opposait les Chrétiens de Rome à la puissante corporation des popinarii (tenanciers de bistrots-tavernes-bordels). Voilà de quoi il s'agissait : Lors des troubles qui avaient suivi la mort d'Élagabal, la foule déchaînée s'était emparée du pape Calixte et l'avait martyrisé en le jetant, du haut d'une fenêtre, pile au fond du puits d'une taverne. Or, les Chrétiens auraient bien voulu exproprier le cabaretier pour édifier un petit oratoire à cet endroit. Mais la corporation des bistrotiers, elle, défendait bec et ongle son camarade syndiqué, s'opposait fermement au projet immobilier chrétien et refusait de céder le terrain.
    Il revint à l'empereur Sévère Alexandre, de trancher le litige et son jugement fut, paraît-il, favorable aux Chrétiens : "Le culte de n'importe quel dieu vaut mieux qu'un bordel", aurait-il dit en substance.(Histoire Auguste, Sévère Alexandre,XLIX) 

    Fin de l'épisode, à suivre...


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