• DERNIÈRE MINUTE n° 33 – Où l’inquiétude grandit dans toute la Cordillère des Andes

    De Santiago du Chili :

    L’inquiétude règne dans tout le pays et va jusqu’à gagner les indigènes du pic de Tornador, pourtant situé dans la cordillère des Andes, à 3471 mètres d’altitude. M. Francisco Lopez a en effet, remplacé la pancarte :

    « Fermeture indéterminée pour cause de réouverture imminente. »
    qu’il avait fait  apposer sur la porte de sa pharmacie par une autre ainsi libellée : 

    « Réouverture imminente pour cause de fermeture provisoirement définitive. »
    Par mesure de précaution, les autorités ont discrètement fait mettre en état d’alerte les principaux centres psychiatriques de la région.
    Les églises, les temples protestants et bouddhistes, tous les lieux de culte assureront une permanence de 5h du matin à 23h dimanche prochain.
    (Exceptionnellement le prix du cierge sera de 750 pesos soit 1 euro au lieu de 1500 pesos (2 euros) ; on est prié d’apporter son chandelier.) 

    À suivre...


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  • DERNIÈRE MINUTE n° 32 – Où l’on s’interroge sur les motivations du pharmacien Lopez

    De Santiago du Chili :

    Depuis quarante-huit heures, sur la porte hermétiquement close et étroitement verrouillée de la pharmacie Lopez, une pancarte ainsi libellée est apposée :
    « Fermeture indéterminée pour cause de réouverture imminente. »
    Les rumeurs les plus fantaisistes et les plus contradictoires circulent sur les raisons qui ont poussé M. Francisco Lopez à rédiger cet incompréhensible avis. En revanche on n’a pas noté la moindre réaction officielle dans les milieux de la police et du conseil de l’ordre des pharmaciens. On murmure que, en privé, ils se seraient contentés de hausser les épaules et d’arborer un sourire complice et averti.
    De son côté, M. Francisco Lopez passe ses journées dans les bijouteries de luxe ou devant les éventaires de cannes et de parapluies en sucre.

    On n’en sait pas plus pour le moment.

    À suivre...


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  • DERNIÈRE MINUTE n° 31 – Où les troubles à l’ordre public se soignent au sirop de tolu

    De Santiago du Chili :

    Afin de préparer au mieux sa rencontre avec le président de la République française, M. Francisco Lopez échange actuellement, à longueur de journée, de mystérieux coups de téléphone avec les magasins les plus luxueux et les usines les plus snobs de la capitale.
    Avide de savoir, une foule de plus en plus dense envahit désormais la chaussée, rendant ainsi toute circulation impossible. Pour limiter les dégâts, la police a d’abord placé l’avenida San Martin en sens interdit à chacune de ses deux extrémités. L’avant-veille du surlendemain, devant l’inefficacité de la mesure, elle l’a mis à double sens unique. Bien entendu cela n’a pas arrangé les choses. En bon citoyen soucieux de rétablir l’ordre, M. Francisco Lopez a alors actionné sa pompe à sirop de
    tolu*, ce baume provenant des forêts les plus proches, et a copieusement aspergé ses fidèles supporters qui l’on aussitôt acclamé pour ce geste si démocratiquement adoucissant.

    À suivre...

    Tout ce qui est écrit ci-dessous est rigoureusement autenthique ce qui démontre la rigueur de Pierre Dac dans sa loufoquerie épistolaire.

    * Le baume de Tolu est obtenu à partir d’un arbre originaire du nord de l’Amérique du Sud, Myroxylon balsamum (ou Myroxylon toluiferum). Il est surtout utilisé pour son action antiseptique (il combat les microbes qui colonisent la peau et les muqueuses) et expectorante (il dégage les voies respiratoires). On l’administre aux personnes qui présentent une inflammation des bronches (bronchite), de la trachée (trachéite) ou du larynx (laryngite). Le baume de Tolu permet aussi de traiter les infections rénales (pyélonéphrites) et les inflammations de la vessie (cystites). Il est parfois administré aux personnes tristes ou qui ont perdu un être cher afin de soulager leur peine. Le baumier de Tolu est un arbre dont le tronc mesure entre 15 et 20 m de haut. On le trouve surtout au Venezuela et en Colombie, en particulier près de la ville colombienne de Santiago de Tolú. Pour prélever le baume, on réalise une incision profonde en forme de V dans l’écorce. La résine durcit au contact de l’air et devient molle lorsqu’on la chauffe. Elle dégage une odeur agréable qui rappelle celles de la cannelle et de la vanille.


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  • DERNIÈRE MINUTE n° 30 – Où l’invitation sera honorée à l’occasion des fêtes de fin d’année

    De Santiago du Chili :

    C’est très vraisemblablement à l’occasion des fêtes de fin d’année que M. Francisco Lopez s’envolera à destination de Paris pour répondre à l’invitation du président de la République française à lui rendre visite en son domicile du palais de l’Élysée.
    En attente de cet évènement historique, le célèbre pharmacien de l’avenida San Martin a trouvé le moyen d’accroître encore son immense popularité. Il offrira désormais à tout acheteur de l’un de ses produits pharmaceutiques une prime exceptionnelle consistant en un lavement gracieux d’un litre et demi de glycérine mentholée, au bouillon de légumes ou à la gratinée du chef.
    À consommer sur place.

    À suivre...


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  • DERNIÈRE MINUTE n° 29Où le lyrisme du Président français, s'assorti d'une invitation 

    De Santiago du Chili :

    Peu après l’ouverture de sa pharmacie, qui sera de garde dimanche prochain, M. Francisco Lopez a reçu une lettre que le président de la République française lui a personnellement adressée. Ouverte par erreur par les services de la Poste, elle a immédiatement été photocopiée puis communiquée à une agence de presse. Pour cette raison, nous sommes en mesure de vous en communiquer le contenu...

    « Toute ma vie, écrit le président de la République française, je me suis fait une certaine idée de la pharmacie Lopez. Le sentiment mais aussi la raison me donne l’impression que la Providence l’a créée pour des succès achevés et des malheurs exemplaires et réciproquement.
    J’ai trouvé en vous, cher Francisco Lopez, une grandeur, une noblesse, un courage, enfin, qui m’ont touché. On vous pousse à droite, on vous tire à gauche, on sape le rocher sur lequel vous vous accrochez, les hommes et les partis s’agitent autour de vous, les intrigues se nouent et se dénouent... vous demeurez impavide, ne cédant pas à la peur ni au désespoir, repoussant les traîtres et méprisant les lâches. Vous attendez, sans amertume, avec la certitude qu’un jour viendra où le monde vous reconnaîtra pour un des siens.
    Cher Francisco Lopez, vous avez fait naître l’espoir au sein d’une humanité malade, où les trublions d’occasion veulent, au nom de je ne sais quel idéal plus égoïste que philosophique, jeter la discorde et la haine. Pour vous j’en suis certain, cher Francisco Lopez, l’heure des permanences dominicales sera bientôt révolue. Vous serez, j’en suis sûr, placé devant un choix lourd de conséquences et vous devrez faire face au poids de vos responsabilités. De hautes aspirations vous attendent.
    Je vous propose de venir à Paris, chez moi, à l’Élysée, pour en discuter. »


    Bien entendu, Francisco Lopez a aussitôt accepté l’invitation. À condition toutefois qu’elle tombe et c’est bien normal, entre deux de ses tours de garde dominicaux.

    À suivre...


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