• Lorsqu’il pénétra dans la chambre,  Bryan s’installa dans le fauteuil à côté du lit où l’homme dormait. Il ferma les yeux et se connecta au rêve du dormeur. Une faible lueur verte comme un petit nuage se positionna au-dessus de leurs têtes ; alors, Bryan influa sur le cours du rêve en rejoignant l’homme qui avançait le long d’un couloir jusqu’à atteindre une porte qu’il ouvrit.

    Elle donnait sur un jardin bien entretenu entouré d’une haie de cyprès soigneusement taillée et d’une hauteur respectable qui ne laissait rien voir au-delà.
    Le soleil, la luminosité, la température, la verdure et les arbres, tout indiquait que nous étions au printemps. L’homme se dirigea vers le grand portail légèrement entrouvert qu’il franchit pour se retrouver devant un paysage campagnard ; quelle que soit la direction de son regard, il ne repérait aucune habitation, ni maison, ni ferme, rien qui puisse indiquer une présence humaine.

    Il sursauta quand le portail se referma derrière lui, dans un claquement métallique. Il ne s’en formalisa pas d’avantage car il était conscient de vivre dans son rêve.
    - Il me suffit de fermer les yeux et je vais me retrouver à la maison, se dit-il.

    C’est ce qu’il fit mais malgré ses tentatives, il restait bloqué sur place. Intrigué et légèrement inquiet car tout était silencieux, il suivit un chemin qui menait à une forêt. S’approchant de l’orée, il aperçut  un garçon qui le précédait de quelques dizaines de mètres. Accélérant l’allure, il eut beau s’égosiller pour signaler sa présence, le gamin, non seulement ne se retournait pas, mais il se mit à courir creusant la distance qui les séparait.

    L’homme courut à son tour avec pour seul résultat de trébucher sur une souche, s’abousant à terre si violemment que sa tête heurta une pierre l’assommant pour le compte.
    - Il revient à lui, passe-moi une nouvelle compresse bien froide ! dit une voie féminine.

    - Où suis-je ? demanda l’homme d’une voix pâteuse. Il ouvrit péniblement les yeux avec l’impression qu’un carillon résonnait dans son crâne.  

    - Tout va bien, vous êtes en sécurité, rebriqua la femme en souriant.
    - Mon fils a cru être poursuivi par un agresseur quand il vous a entendu crier en cherchant à le rattraper. Lorsque vous êtes tombé, il s’est retourné et vous voyant blessé, il a appelé au secours. Vous avez été amené chez moi et je suis rassurée de vous savoir bien vivant.

    Lui tendant un verre, elle rajouta :
    - Buvez, ça va vous requinquer ! Effectivement quelques minutes plus tard, il se sentit mieux.
    - Qu’est-ce donc que ce breuvage, quémanda-t-il ?

    - Juste de l’aspirine répondit-elle en riant !  Interloqué l’homme ne dit plus rien ; il ne connaissait pas cette médication.  Sa bosse au front avait bien diminuée se colorant un peu dans les jaune-orangé mais il n’en souffrait plus. Il se redressa et s’assit au bord du canapé, toujours un peu sonné, puis il se leva et se dirigea vers une fenêtre.

    Stupéfait et ne pouvant articuler un mot, il regardait incrédule de drôles d’engins se déplacer à vive allure dans la rue en contrebas.
    - Qu’est-ce donc que ces ...choses ? Où suis-je ?

    - Mais ce sont des voitures, et nous sommes à Paris ! Vous ne vous sentez pas bien ? Votre coup sur la tête est plus sérieux qu’il n’y parait, venez-vous asseoir, lui répondit la jeune femme en le prenant par le bras et l’accompagnant vers une chaise. Elle lui remplit un verre d’eau.

    À cet instant la porte de l’appartement s’ouvrit et un homme entra.
    - Tu tombes bien Henri ! dit la jeune femme ; ce monsieur a fait une chute et il semble bien perturbé par le choc, je crois qu’il faudrait appeler un médecin ou le conduire à l’hôpital.

    L’homme buvait le verre d’eau en tremblant un peu ; puis il vit le dénommé Henri, prendre un petit boitier, sur lequel il tapota ; une petite sonnerie se déclencha et une voix en sortit, instaurant un dialogue avec Henri.

    C’en était trop, l’homme s’évanouit à nouveau.  Lorsqu’il s’éveilla, il était dans son lit, seul dans la chambre ; en sueur, il essuya son front, constatant avec satisfaction qu’il n’avait pas de bosse.
    - Quel curieux rêve ! pensa-t-il.

    Depuis lors, chaque jour, il se rendait dans son atelier où il passait quelques heures à réfléchir sur l’engin bizarre qui se déplaçait seul. Après quelques semaines,  il fit prévenir son apprenti de le retrouver à l’atelier. Quand celui-ci arriva, il lui montra ses plans et la maquette qu’il avait conçue.  
    - Qu’en penses-tu Bryan ?

    - Je pense maître Léonard, répondit en souriant Bryan, que vous êtes un grand homme et que dans quelques années vous serez considéré comme un visionnaire ! 

    Nous étions en 1478 et Léonard de Vinci venait tout simplement d’imaginer ce que pourrait être une automobile. Il restait tout de même à inventer le moteur à explosion, mais sa maquette fonctionnait.
    Étonnant non ! Mais voyez plutôt la vidéo ci-dessous. (c'est bien vers 1478 et non 1495 q'il imagina l'automobile)

    https://www.youtube.com/watch?v=a2qeZrejZp0

     

     

     


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