• Grande braderie - 238 Annus horribilis "l'année noire"

    Avec Maximin le Thrace qui est le premier empereur sans aptitude ni carrière politique, la chienlit s'installe. Ses victoires en Germanie en 235 puis sur le Danube et une situation militaire stabilisée en 237, n'empêche pas les révoltes intestines. Le 19 mars 238 Gordien se proclame empereur en associant son fils Gordien II ; le Sénat ratifie. Le 12 avril "Gordien II" est tué à Carthage par une légion restée fidèle à Maximin ; effondré, son père se suicide. Le 22 avril le Sénat élit alors Maxime Pupien et Babin pour leur succéder. Maximin que tout ce cirque gonffle, se fout en pétard et se dirige sur Rome, mais Il se fait assassiner le 24 juin par ses propres soldats devant Aquilée (province d'Udine). Dans la foulée, le 29 juillet, la garde prétorienne qui l'avaient mauvaise de s'être fait courcircuiter par les sénateurs, massacre Pupien et Balbin et proclame Gordien III (agé de 13 ans) empereur. 
    En moins de six mois nous avons donc cinq empereurs dans la sciure et un gamin placé sur le trône. 
    C'est pas Dieu poss' que d'y croire !

    De Gordien III à Trébonnien Galle

    Le gamin règne pendant tois ans sous la direction de sa parenté et de sénateurs fidèles. Il est sous la protection de Timésithée préfet du prétoire dont il épouse la fille. Il part en expédition et rétablit l'ordre sur la frontière du Danube avant d'aller mener une expédition contre le souverain sassanide Shapur 1er qui a conquis la Mésopotamie et s'attaque à la Syrie. Manque de pot, Gordien III meurt blessé au combat à Falloujah en Irak en 244.

    Philippe l'Arabe qui a remplacé Thimésithée décédé en 243 est désigné empereur par l'armée. Il négocie avec Shapur 1er la libération des soldats romains puis part guerroyer contre les Carpes sur le Danube. En 248 il fait célébrer avec faste les jeux séculaires qui correspondent au millénaire de la fondation de Rome. Profitant de l'occase, Jotapianus en Cappadoce et Pacatianus sur le Danube revendiquent le titre d'empereur. 
    Philippe envoi Dèce le préfet de Rome, réprimer les usurpateurs qui se font zigouller manu militari. Les soldats de Dèce l'acclament alors empereur. Belote, rebelote et dix de der, les deux empereurs s'affrontent à Vérone à l'automne 249. Dèce l'emporte et Philippe va rejoindre la Grande faucheuse, précédant son fils Phillipe II qui devait lui succéder et se fait estourbir à son tour par la garde prétorienne. 
    Dites-donc ça se bouscule méchant sur la barque du nautonnier des enfers pour la traversée de l'Achéron ! 

    Dèce appelé aussi Trajan Dèce associe progressivement ses deux fils, Herennus et Hostilien au pouvoir.Dans sa volonté affirmée de stabiliser l'État mais aussi de le sortir de la spirale de la crise idéologique et militaire, il relance les politiques urbaines : réfection du Colisée, construction de thermes très richement décorées, sur l'Aventin. Mais du fait des impératifs militaires et de la relative brièveté de son règne, l'empereur n'a pas fondamentalement changé les structures de la société.

    Persécution des chrétiens

    En restaurant le culte de l'empereur, le rendant obligatoire sous peine de mort, il provoque une nouvelle persécution des chrétiens qui refusent toujours d'adhérer au culte de l'empereur ; il en résulte l'exécution du pape Fabien à Rome et l'arrestation d'Origène à Césarée sans compter les émeutes antichrétienne à Carthage et Alexandrie.

    Le péril Goth

    En 250 les Carpes et les Goths sous le commandement de leur roi Cniva franchissent le Danube et envahissent les trois provinces de Dacie. L'armée goth se scinde aussitôt ; la première partie assiège Philippopolis tandis que la seconde, Cniva à leur tête, marche sur Nicopolis
    Le gouverneur Trébonien Galle parvient à repousser les Goths à Philippopolis, tandis que Dèce marche à la rencontre de Cniva. Le début de l'expédition est un succès : Nicopolis est sauvée et les Goths subissent de lourdes pertes. Mais Dèce subit à son tour, un revers à Beroe et Cniva marche à nouveau contre Philippopolis, la capitale de la province de Thrace. Le gouverneur de Thrace, Priscus, tente de s'allier avec les Goths. Il se proclame Auguste et rallie Cniva, Mais les Goths ravagent la ville, massacrent la population et exécutent Priscus. 
    Au début de l'année 251, Julius Valens Licinianus, un sénateur romain d'ascendance aristocratique jouissant d'une grande popularité auprès de la plèbe de Rome revêt la pourpre impériale à l'intérieur même de la ville éternelle. C'est sans compter sur la fidélité de Valérien, à qui Dèce avait confié la direction de l'administration impériale et qui met très vite fin à l'usurpation de Valens. Celui-ci est exécuté au mois de mars.

    La bataille d'Abrittus

    Après avoir pillé les villes de Thrace, de Mésie et de Pannonie, les Goths avec leur butin refluent vers leur territoire. En juin 251 Dèce parvient à couper la route à Cniva. L'affrontement a lieu dans la plaine de la Dobroudja. Les Goths effectuent un repli et attirent l'armée romaine dans le marécage d'Abrittus. Au cours du combat, le fils aîné de Dèce, Herennius, est mortellement touché par une flèche. Dèce périt lui-même peu après avec une grande partie de son armée. Le 1er juillet 251 les troupes survivantes proclament Trébonien Galle empereur, décision par la suite avalisée par le Sénat. L'une des premières décisions de Trébonien Galle est d'adopter Hostilien le fils survivant de Dèce. Celui-ci est aussitôt associé au pouvoir, mais meurt au bout d'un mois de règne de la peste.

    C'est chaud bouillant comme disent les petits. En cette moitié du 3ème siècle, Rome aurait pu se rendre compte qu'à force de se chicorner à longueur de temps, l'Empire fait rien qu'à se fissurer. On comprend mieux la déliquescence des empires qui s'obstinent à vouloir être les maîtres du monde et finissent toujours par introduire le ver dans le fruit, lequel finit par pourrir en implosant sur lui-même.

    Notre bon Lafontaine démontre bien le côté néfaste des excès dans sa fable que j'ai actualisée. Rappellez-vous : 
    La Grosse Nouille Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf
    .  

    Un jour une grenouille au bord de son étang
    Arnoucha un gros boeuf, en prit un coup de sang.

    - Saperlotte la belle bête, on dirait un sumo !
    J'veux comme lui être replète, gras du bide ex aequo
    Ronchonna la pauvrette en ouvrant son frigo.
    - J'attaque par la blanquette pour prendre quelques kilos !

    Et comme aux Amériques où l'art culinaire
    Fabrique des obèses au lieu des centenaires
    Elle s'empiffre de glaces, s'adonne à la malbouffe
    Vénère le hamburger, c'est dire si elle est loufe.

    Et quand sur sa balance où elle eut beau grimper,
    L'aiguille cette diablesse, refusait d'indiquer, 
    Le poids de l'animal qui broutait dans le pré
    Et se moquait, normal, de la désespérée.

    Elle devenait toute gonfle, ronde comme une barrique,
    Sans jamais dépasser le poid d'anorexique,
    Des défileuses de mode, tu sais les névrotiques,
    Les sacs d'os, gigots fins, ridicules, pathétiques,
    Qui remuent l'popotin, minaudent sur l'estrade
    Sous le regard acerbe de quelques vieilles pintades.

    Résultat la grenouille éclata c'est fatal
    D'avoir trop tortoré, d'un mal nombrilical.
    Et le mannequin clamsa de n'avoir rien bouffé,
    Pour satisfaire l'idiote, aux canons d'la beauté.

    Cette fable bien sûr ne manque pas de sel
    Mais va voir à Paris le jardin du Carroussel
    Tu trouveras là les statues de Maillol
    Qui exhibent aux passants de bien belles guiboles
    De celles qui font envie au lieu de faire pitié
    Et mettent en valeur, la vraie féminité.

    Grenouille ou Top modèle bannissez les excès
    Si vous avez des formes et juste ce qu'il faut
    Auprès de bien des hommes vous aurez du succès
    Et vous vivrez c'est sûr très bien dans votre peau.

    L'histoire continue !

    Fin de l'épisode, à suivre...


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