• 15 - La province impériale de Syrie

         - Ave Lunatix ! dit Caius Canulus en lui faisant l'accolade, j'ai de bonnes nouvelles pour toi. Le général Marcellus Pilatus, doit se rendre à Rome pour rejoindre Varus Publius Quinctilius, proconsul gouverneur d'Afrique qui doit prendre sa nouvelle affectation de légat impérial propréteur de rang consulaire à Antioche capitale de la province impériale de Syrie.

         - Varus est considéré comme un redoutable administrateur, releva Lunatix. Il excelle dans la romanisation, mais il ne fait pas dans la dentelle. Disposant de l'ius gladii (le droit de vie et de mort sur les citoyens), il n'hésite pas à crucifier les dissidents lorsqu'il réprime les révoltes qui ne comportent pourtant que peu de manifestants. Connais-tu les raisons de sa promotion pour la Syrie ?

         16 - Sur la route d'Orient- La province est proche de l'empire Parthe, la redoutable ennemie de Rome, car même si pour l'instant les glaives restent dans leur fourreaux, nous ne devons pas baisser la garde. Et puis la Décapole (Palestine) à la frontière sud est toujours instable malgré son obédience à l'empereur. Varus bénéficie aussi de l'estime et de la confiance d'Auguste. De méchantes langues colportent que c'est du à son mariage avec la noble praticienne Claudia Pulchra, une cousine du côté de la cuisse gauche de l'empereur.

         Pendant qu'ils conversaient, Lunatix, intrigué par le manège d'un adolescent questionna Caius:

         - Qui est ce jeune garçon un peu bizarre, d'allure noble tout proche de nous ? Depuis mon arrivée, c'est la troisième fois qu'il se lave les mains.

         Canulus sourit.

         - Il s'appelle Pontius Pilatus, fils de Marcellus; on le dit atteint d'un trubullus obsessus conpulsus   (trouble obsessionnel compulsif: T.O.C.) Chaque fois qu'il a une discussion et que son opinion ne prévaut pas. il se lave les mains et les frotte avec une pierre ponce. Ce qui lui vaut le sobriquet de Ponce Pilate. Agé de treize ans, il est né dans la domus de son père à proximité de notre oppidum. Il nous est confié pour parfaire son éducation et suivre l'entraînement équestre, mais je pense qu'il sera plutôt un administratif et certainement pas un soldat.

        Lunatix et Marcellus, après un voyage sans histoire qui leur permit de mieux se connaître, arrivèrent à Rome où il furent reçu dans la domus de Quinctilius par sa fenotte Claudia, une maitresse femme, la quarantaine, au port altier, richement vétue mais sans ostentation. Courtoise, elle s'exprimait avec éloquence sans affectation en soutenant le regard de ses visiteurs de ses yeux bleu azur où brillait une petite flamme qui jaugeaient immédiatement ses interlocuteurs. Elle doit être redoutable en affaires, pensa Lunatix.

        Varus qui les avait rejoint était un homme robuste agé de 45 ans. Malgré son statut d'administrateur, on devinait le général, rompu aux exercices physique et à la dureté des campagnes militaires où il s'était brillamment illustré sur les champs de bataille. Content de retrouver Marcellus qu'il avait connu en 736 (18 av J.C.) et avec lequel il avait combattu pendant les deux dernières années de la pacification de l'Hispanie, il s'adressa chaleureusement à Lunatix.

         - J'ai bien connu Munatius Plancus et ton père Fabulix. Nul doute que le fils soit à la hauteur du père. Il est bon que des correspondants érudits suivent nos légions et témoignent pour les siècles futurs de la vaillance de nos légions et des progrès que la pacification de Rome apporte aux barbares.

        Il restèrent quelques jours à Rome, le temps que les chariots emènent leurs bagages en Syrie et que Claudia les précède pour organiser leur arrivée. Ils débaroulèrent à Antioche aux ides de november 746 (le 13 novembre de l'an 8 av J.C.). Le ciel était clair et la température de 15° donnait à Lunatix le ressenti d'un début de septembre à Lugdunum. Il se familiarisa rapidement à ses nouvelles conditions de vie et l'absence de conflits, exepté quelques escarmouches internes dans les petits royaumes voisins qui du côté est (royaume d'Arménie, Osroène, Comagène) commerçaient autant avec l'empire Romain que Parthe, lui offrait le loisir de visiter les casernements et de cotoyer les populations et les coutumes de ces petits états.

    En 750, la mort d'Hérode le Grand et sa succession, provoqua quelques troubles avec le procès de son fils Antipater soupçonné de l'avoir tué. Il fut innocenté et devint tetrarque de Galilée et de Pérée sous le nom d'Hérode Antipas II, tandis qu'Archélaos dirrigea la Judée et la Samarie. La présence romaine en Décapole (du nom des dix villes principales de Palestine) dirrigé par un préfet comprenait une administration avec une légion chargée du maintien de l'ordre et de la sécurité des provinces. Lunatix couvrit ces évènement transmettant à Marcellus les écrits de ses observations. Le calme étant revenu, il se rendit en Palmyrène comme chaque année pour rejoindre pendant quelques semaines son ami Paulus Junilius.

    Cette province indépendante comprenait la ville de Palmyre édifiée par le roi Salomon. Elle était la plus grande puissance commerciale du Moyen-Orient avec un réseau marchand reliant la Syrie à la Mésopotamie et la côte Méditérrannéene. Les caravannes qui y transitaient étaient des entreprises saissonnières et annuelles. Elles s'installaient au centre de la ville sur une immense place entourée de boutiques et de lieux de restauration. Paulus, centurion de l'ordre équestre, était responsable de la gardison qui veillait à la sécurité des commerçants et des chalands. l'intensité des échanges et les mouvements financiers associés, attiraient en effet, les arnaqueurs et escrocs de tout poils.

    A suivre... 


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